Depuis ce matin, les socialistes orangeois ont entamé une campagne de sensibilisation à l'inscription sur les listes électorales.
Aux dernières municipales de 2008, à Orange, un inscrit sur trois ne s'était pas déplacé pour voter (33% d'abstention). C'est beaucoup. Mais c'est oublier, aussi, la cohorte de non inscrits, ceux qui ont oublié de s'inscrire, ceux qui n'ont pas eu le temps (?), ceux qui ne savaient pas... et ceux qui ne voulaient pas !
Car ils sont nombreux. Et le climat général de défiance vis à vis du personnel politique n'arrange évidemment pas les choses - pour une bonne part, c'est à nous, responsables politiques, de nous remettre en question.
Mais au delà de ce climat national, il y a Orange. Avec son contexte local qui aggrave encore la tentation du désintérêt et du repli sur soi :
> un maire, élu depuis 1995 (quasiment une génération !), qui semblait inamovible face à une opposition qui a longtemps peiné à trouver ses marques.
A quoi bon voter quand le résultat est connu d'avance ?
> un maire qui n'hésite pas à brandir son impuissance comme un étendard dès que l'on aborde les sujets qui fâchent. Emploi, éducation, transports, solidarités... tout est de la faute de l'Etat, qu'il soit de droite ou de gauche. Départ de la Légion ou construction d'une vraie piscine sont les deux derniers exemples : notre maire subit, mais jamais ne propose ou n'anticipe.
A quoi bon s'impliquer sur le choix d'un maire si son seul rôle sera de remplir les bacs à fleurs de la commune ?
> un maire qui n'a visiblement pas la jeunesse comme priorité. Avec un taux de chômage qui bat à Orange des records régionaux (mais un maire qui refuse de créer des emplois d'avenir, ou qui considère qu'il est inutile d'essayer d'attirer des entreprises sur le territoire), une ambition culturelle inadaptée (Marthe Mercadier idôle des jeunes ?), une politique éducative indigne (cf l'état des écoles primaires pourtant "gérées" par la ville), un accompagnement social inexistant, aucune perspective de formation post bac... tout est fait pour que les jeunes désertent Orange. Quant à ceux qui restent, comment imaginer qu'ils puissent se sentir engagés dans la vie citoyenne quand on prête si peu attention à leurs besoins propres ?
A quoi bon s'intéresser à la commune quand cette commune ne s'intéresse pas à vous ?
Tout cela est vrai. Mais pour autant, une phrase célèbre prend tout son sens : si tu ne t'occupes pas de politique, la politique, elle, s'occupera de toi. Et pas toujours (pas souvent ?) dans le sens que l'on souhaiterait. En d'autres termes, ne laissez pas à d'autres le soin de voter à notre place. Ne rentrez pas dans le cercle vicieux qui consiste à ne pas voter pour protester contre un système politique... ce même système qui profitera de votre éloignement pour se consacrer à ceux des concitoyens qui votent et ont prise sur le pouvoir politique (ça s'appelle su clientélisme, c'est vilain... mais c'est bien naturel).
Bref, votez, votons.
PS : signalons au passage que de nombreuses villes en France permettent de s'inscrire en ligne, pour simplifier encore cette petite formalité. Bien sûr, pas à Orange. Pourquoi donc faciliter l'exercice démocratique ? ;)
PPS : cette campagne de sensibilisation ne s'adresse pas qu'aux "jeunes", bien sûr - d'autant que
depuis 1997, les jeunes de 18 ans sont automatiquement inscrits. Encore
faut-il rappeler que les listes sont parfois incomplètes, que vérifier
que l'on est inscrit ne coûte rien et qu'il faut tout de même faire son
changement d'adresse en cas de déménagement...
Pas seulement à
l'attention des "jeunes", donc... mais tout de même, ils sont évidemment
les premiers visés - et ils ont jusqu'au 31 décembre pour vérifier ou
modifier leur inscription.
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